15 octobre 1994. J’ai 14 ans. Je porte une frange à bouclettes et des tee-shirts fantomatiques. Pas la période la plus douce de ma vie.
Ce jour-là je suis allée voir ce petit cheval tant aimé, qui aurait pu être le mien, si on avait laissé mon grand-père adoré me l’offrir. C’est la cousine d’une copine du collège qui l’a acheté finalement. Ma mère avait accepté de m’emmener le voir.
Je m’en souviens comme si c’était hier. Les gentils propriétaires m’ont dit qu’il était dans le pré un peu plus haut. Ils m’ont passé une longe pour aller le chercher et le ramener à l’écurie. Le pré montait en pente douce, pour redescendre ensuite dans un creux arboré. J’ai monté la pente le cœur prêt à exploser. Une fois en haut, il m’est apparu au loin, sous les arbres, avec un autre cheval. Il est venu à moi, vif et confiant. On a traversé le pré ensemble, en silence, on a pris notre temps. Je ne lui ai mis la longe qu’une fois devant la barrière. Ma mère a fait quelques photos et on est repartis. Sur le trajet du retour j’ai pleuré toutes les larmes de mon corps. C’était comme si on m’avait arraché une part de moi.
C’est la dernière fois que je l’ai vu. Avant qu’il soit vendu je passais ma vie avec ce cheval. Il était ma petite étoile de lumière. Mon meilleur ami.
Edit >> A part ça, me remettre à la guitare me fait tellement de bien ❤
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