Je ne sais pas pourquoi je fais une crise filiale, là, comme ça, à 37 ans. Moi qui ai toujours avancé seule sur mon chemin d’ermite, cet arcane qui me colle à la peau depuis toujours, et qui me vaut 1000 apprentissages de la vie, mais aussi une quête solitaire qui me semble parfois infinie.
Mais sur l’Instagram de ma cousine, à qui j’ai envoyé un message, je viens de trouver cette photo. Mon père, ma tante, et ma grand-mère, en 1960, le jour de leur départ d’Algérie pour la France.
Mes grands-parents paternels sont des pieds-noirs espagnols. Mon père est né à Oran. Et malgré mon chemin solitaire, malgré des océans entiers de silence et d’absence, c’est à Montpellier, ville méditerranéenne, ville d’espagnols, d’arabes et de gitans, que mon coeur a atterri. C’est aujourd’hui au coeur du quartier gitan que je vis. Depuis toujours, l’espagnol est une langue qui me procure un bien-être infini. Les racines ont le cuir dur. C’est comme si je réalisais seulement aujourd’hui, en ouvrant une porte fermée depuis longtemps, que je sais d’où je viens et pourquoi je suis moi.
Votre commentaire